Dans les années nonante, les réflexions sur notre rapport à l’énergie et au bâtiment font partie des sujets mis sur la table par les grands décideurs dans le monde. En 1997, les accords de Kyoto visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre sont signés et les premières maisons passives arrivent en Belgique. Aujourd’hui, ce concept originaire des pays nordiques est devenu assez répandu, chez nous comme ailleurs. Cependant, il reste généralement assez flou et entaché de ouï-dire : « un bâtiment passif ne consomme pas moins qu’une maison standard », « dans un logement passif, il fait trop chaud en été », …
Une consommation énergétique pauvre
Une maison passive désigne un bâtiment dont la consommation énergétique au mètre carré est très basse. Elle est compensée (parfois entièrement) par les apports solaires, le matériel électrique, les éclairages, mais aussi l’activité humaine des occupants. Grâce à cela, la température intérieure se maintient sans devoir utiliser de chauffage. En parlant de consommation, certains critères techniques doivent d’ailleurs être respectés pour qu’une maison passive puisse être certifiée. Le besoin en énergie pour le chauffage des espaces doit être inférieur ou égal à 15 KWh/m² par an (soit l’équivalent de 1,5 litres de mazout par m² et par an).
Dans le même ordre d’idée, on peut aller plus loin encore et utiliser des panneaux solaires photovoltaïques pour produire l’électricité. Une maison passive peut alors produire plus d’énergie qu’elle n’en consomme.
Une étanchéité des plus performantes
Parmi les grands principes de base d’une construction passive, on retrouve également l’étanchéité. Cette dernière se doit d’être adaptée et performante, car une mauvaise étanchéité ferait rapidement perdre des degrés à la température de la maison. Afin d’éviter cela et permettre un climat intérieur confortable tout au long de l’année, sans emploi de systèmes traditionnels de chauffage, c’est tout particulièrement l’isolation de l’enveloppe de l’habitation qui est travaillée. Une couche d’isolant allant de 25 cm à 40 cm d’épaisseur est placée dans les murs ; pour le sol, approximativement 20 cm, et de 40 cm à 45 cm pour le toit.
Le vitrage joue également son rôle dans l’étanchéité d’une maison passive, c’est pourquoi un triple vitrage est ordinairement employé. Il permet de placer de grandes baies vitrées, surtout sur la façade sud de l’habitation, afin de profiter d’une belle lumière tout en récupérant l’apport calorifique des rayons du soleil.
L’installation d’une VMC, ou ventilation mécanique contrôlée
Les termes peuvent paraitre barbares, mais l’utilisation d’une ventilation mécanique contrôlée est indispensable aux maisons passives, et leur fonctionnement est en réalité très simple. L’air intérieur, vicié et utilisé, est renouvelé par de l’air extérieur propre et frais. Mais, me direz-vous, comment ce système procède-t-il pour ne pas faire diminuer la température à l’intérieur de l’habitation ? C’est le propre d’une VMC avec récupération de chaleur (ou VMC double flux) que l’on installe dans les maisons passives. Les calories contenues dans l’air évacué sont récupérées grâce à un échangeur. La chaleur est alors réinsufflée dans les différentes pièces de la maison.
Si le concept de maison passive plait de plus en plus aux amoureux de l’écologie, il est vrai que l’investissement budgétaire demandé pour ce type de construction reste encore fort élevé. Sachez financièrement parlant qu’il vous sera plus intéressant de construire une maison passive que de rénover la vôtre pour l’adapter aux normes de l’habitat passif. Toutefois, tâchez de vous entourer d’un bon architecte. La construction d’une maison passive requiert des connaissances techniques pointues, il serait fort risqué de s’aventurer seul dans un tel projet.